Samba do Brasil, des Russes bronzés et les Experts au 7e ciel !
Je vais commencer cette dernière chronique par dévoiler le programme de mon dernier week-end à Londres : samedi soir finale Femmes Volleyball Brésil vs. Etats-Unis, puis dimanche matin finale pour la médaille de bronze Basket Argentine vs. Russie.
Tout d’abord, j’ai eu la chance de découvrir un nouveau sport lors de ces Jeux Olympiques : le Volleyball. Ce fut au meilleur des moments, lors de la Finale Femmes entre les deux meilleures équipes au Monde. Voyage à l’ouest de Londres dans un hangar d’apparence vieillot ; mais en entrant dans le complexe d’Earls Court, je suis heureux de découvrir une grande salle de 12.000 places, surchauffée grâce aux centaines de supporters brésiliens et américains. Les brésiliennes, tenantes du titre, partent favoris face à une équipe américaine qui reste malgré tout sur de bons résultats aux Championnats du Monde. Un début de match à sens unique qui voit les américaines laminées leur adversaire : 25/11 au terme du 1er set. Le réveil des brésiliennes ne se fait pas tarder ; dès le début du 2e set elles créent un écart. Vexées de ce 1er set catastrophique, les brésiliennes s’imposent finalement 3 sets à 1 dans une ambiance de samba digne des futurs Jeux Olympiques de Rio 2016 ! De nombreux brésiliens déguisés, drapeaux en mains, ont mis le feu dans cette salle propice à une grosse ambiance. J’ai été impressionné par la force des filles qui claquaient des smashs surpuissants mais aussi des contres et une défense de fer tout au long des quatre sets. En résumé, un match très plaisant et des championnes olympiques très mignonnes !
Un petit pincement au cœur pour ma dernière épreuve en tant que spectateur, lors de ces J.O. de Londres ! Mais ce n’était pas n’importe quel match : la finale pour la médaille de bronze entre la Russie et l’Argentine. La Russie éliminée de quelques points par l’Espagne veut décrocher la 3e place pour son leader « estampillé NBA » Andrei Kirilenko. Quant à l’Argentine, l’objectif depuis le début du tournoi Olympique est une place sur le podium pour couronner la génération dorée (Manu Ginobili et Luis Scola). J’ai assisté à un match magnifique où les deux équipes se sont rendu coups pour coups afin de monter sur le podium. Chaque quart temps était très serré, l’écart entre les deux équipes ne dépassait jamais 5 points, soit en faveur de la Russie, soit pour l’Argentine. Les deux stars ont été au rendez-vous, c'est-à-dire Manu Ginobili et Andrei Kirilenko, chacun totalisant plus de 20 points. Ce match a été l’éclosion de la « pépite russe », futur pensionnaire de NBA, Alexey Shved, un meneur à la Tony Parker, rapide, explosif, précis et très bon passeur. Sans aucun doute, un joueur à suivre la saison prochaine en NBA. Dans un final à couper le souffle, la Russie s’impose face aux « latinos argentins », la belle génération russe repart donc avec la médaille de bronze. De leur côté, les pauvres argentins repartent avec une médaille en chocolat ; ils visaient au moins cette 3e place voire la finale, c’est donc une déception qui se lisait sur leurs visages. De nouveau, un match magnifique dans la North Greenwich Arena, plus communément appelée O² Arena, où se déroulent le Masters de Tennis et tous les plus grands concerts londoniens.
Dimanche 12 Août, 16h (HF), tout le Handball français ainsi que les supporters attendaient ce moment : la finale Olympique avec l’Equipe de France ! Affiche alléchante entre la France et la Suède, match numéro 2 lors de ces J.O après une victoire française 25-22 en phase de groupe. D’un côté une Equipe de France tenante du titre, seulement battue par l’Islande en groupe, qui a gagné son ¼ sur le fil face à l’Espagne mais a nettement dominé la Croatie en ½. De l’autre, des suédois toujours proche du dernier carré, une équipe assez jeune, imprévisible, qui a dominé les favoris danois en ¼ puis les dangereux hongrois en ½. Une opposition de style entre les latins français qui s’appuient sur une grosse défense et un jeu d’attaque placé, et les scandinaves très rapides en contre-attaque et costauds en défense. Après un Euro raté en janvier et de nombreuses critiques émises sur l’âge avancé de certains cadres, nos Experts avaient à cœur de redorer le blason bleu, pour ceci un seul objectif, le titre Olympique et réaliser le doublé ! Pour certains ce sera peut-être la dernière compétition avec le maillot bleu-blanc-rouge : je pense aux frères Gille (34 et 36 ans), « Nounours » Dinart (35 ans), « Captain » Fernandez (35 ans). Les Bleus sont à 60 minutes de rentrer un peu plus dans l’histoire ; ils ont déjà empoché 5 titres en 6 ans (Jeux Olympiques 2008, Championnat du Monde 2009 et 2011 et Championnat d’Europe 2006 et 2010). Dans la Basketball Arena de 12.000 places, des milliers de supporters français ont pris place, comme depuis le début du Tournoi, mais aussi quelques suédois éparpillés. Les Français chantent déjà à une heure du coup d’envoi, cette salle est un chaudron dans laquelle les Experts s’y sentent bien, comme en témoignent toutes les réactions après le ¼ et la ½ finale. Depuis le début du tournoi, les bleus sont bien en place en début de match, ils s’appuient sur une grosse défense grâce à Didier Dinart et Cédric Sorhaindo notamment, et un jeu d’attaque où brillent Mickaël Guigou et Luc Abalo. On le sait, chaque petit écart est important en finale et c’est ce qu’ont compris les Bleus, ils mettent les suédois à 3 buts mais attention au moindre petit relâchement car les scandinaves restent dangereux en contre-attaque. Mi-temps sifflée avec un avantage de 2 buts pour la France qui peut s’avérer important en 2nde période. Les Experts sont donc à 30 minutes d’un exploit fantastique ! Lors de cette seconde mi-temps, les équipes font légèrement tourner leurs 7 de départ : chez les Bleus William Accambray et Bertrand Gille font leur apparition. L’écart de deux buts reste inchangé, un coup les Bleus ont une balle de +3 ou +4, un autre les suédois peuvent revenir à 1 but. Une fin de match tendue qui voit les suédois tout proche des français, un seul but de différence à 2 minutes du terme de ce match, une expulsion temporaire pour Nikola Karabatic…ça sent la prolongation ! Et là surgit Luc « Chewingum » Abalo (car plus élastique que lui ça n’existe pas !!!!!!), à 5 contre 6 il déborde un défenseur suédois, tire à 8 mètres et va marquer magnifiquement dans les cages suédoises : le soulagement ! Il reste une poignée de secondes, malgré un dernier but suédois, les français restent devant, il s’en suit un long décompte : ça y est les Bleus sont CHAMPIONS OLYMPIQUES !!! Les Experts réalisent un doublé presque historique, seule la C.E.I et l’U.R.S.S avaient conquis les titres 1988 et 1992. Cette génération dorée du Handball français va sûrement clore un chapitre merveilleux, certains vont arrêter la sélection pour laisser la place aux jeunes mais un dernier défi leur fait face : les Championnats du Monde en janvier prochain…en Espagne, qu’ils ont battu en ¼ finale à Londres ! Et pourquoi pas, un 3e titre de Champion du Monde d’affilé, je vote POUR ! Bravo les Bleus, merci pour ces grands moments de sports et d’intenses émotions : voilà une belle équipe de France qui gagne et qui rend les français heureux !!